Le jeu de plateau : Histoire et définition

Dans l’univers du jeu, on croise plusieurs termes assez génériques pour désigner les grandes catégories de jeux. Le jeu de plateau fait partie de ces dénominations. De plus en plus prisé et réinterprété, le jeu de plateau se caractérise non pas par son mécanisme, mais par sa forme.

Bien sûr, vous trouverez auprès d’Agorajeux une belle sélection de jeux de plateaux parmi les plus cultes, mais aussi des références plus confidentielles à découvrir impérativement ! Cette simple dissociation entre culte et confidentiel dénote d’ailleurs tout le débat que nous allons poser ici : que représente vraiment le jeu de plateau ?

Jeux de société et jeux de plateaux : quelles différences ?

Avant d’entrer dans le vif du sujet, quelques points de définition s’imposent !

D’abord, il est essentiel de comprendre à quoi se réfère le jeu de société. Quand on parle de jeux de société on désigne tout simplement les jeux qui se jouent à plusieurs - en société donc. L’expression “jeux de plateaux” est un peu plus précise car elle désigne tous les jeux que l’on joue en utilisant un plateau. Et qui dit plateau ne dit pas nécessairement support cartonné, on peut parfaitement participer à un jeu de plateau en se servant simplement d’une table ou même du sol. L’idée est que le déroulement de l’action doit reposer sur une surface sur laquelle on va pouvoir se servir de pions, de cartes ou encore de dés et de tuiles.

À noter : l’expression “jeu de plateau” vient initialement des États-Unis ! Là-bas, on désigne ces jeux par le mot “boardgame” dont "jeu de plateau" est la traduction littérale.

Bien sûr, les jeux de plateaux regroupent des tas de catégories différentes de jeux qui ont tous pour point commun de se dérouler sur un plateau. Parcours, circuit, casés, connexions, territorialisés : voici déjà une première liste de toutes les catégories que l’on peut ranger dans la case des jeux de plateaux. Vous comprenez donc, avec cette définition, que des jeux comme le Monopoly ou la Bonne Paye entrent dans la clique des jeux de plateaux, techniquement, c’est aussi le cas des échecs.

En vérité, le jeu de plateau est bien plus qu’un jeu commercial que l’on croise en masse dans les rayons 1 mois avant Noël. Le jeu de plateau peut être geek, complexe, se décliner en plusieurs niveaux, il peut évoluer d’année en année, reposer sur une histoire très riche, bref le jeu de plateau peut aller bien au-delà de simples dés à lancer.

Vous l’avez compris, quand on parle de de jeux de plateaux, on peut aussi entrer dans le hardcore game. On est loin alors du Monopoly.

À la source du véritable jeu de plateau

“Jeu de plateau” est donc aussi une expression employée pour désigner tous les jeux qui ne font pas partie des grands jeux classiques (échecs, bridge) ou encore pour nommer tous les jeux de guerre et jeux de figurines.

Si on a tendance à mélanger un peu toutes les catégories, c’est parce qu’initialement, dans l’univers du jeu de plateau on trouvait bien le Monopoly, le Scrabble ou encore le 1 000 bornes. Après eux sont venus les Wargames avec leurs figurines et autres unités de combat à déplacer sur un champ de bataille. C’est de là que vient le très célèbre Risk, anciennement nommé Conquête du monde. Objectif initial du Risk ? Une carte du monde pour plateau et un territoire à protéger des adversaires. Le Risk illustre parfaitement la manière dont les jeux de plateau évoluent avec le temps : cet exemple s’est en effet complexifié avec le temps en intégrant notamment des objectifs communs (en 2008 pour Risk).

Qui dit jeu de plateau dit aussi genres croisés. Ainsi, quand on parle de jeux de plateaux, on ne peut pas ne pas évoquer le jeu de rôle. Déjà à l’époque du tout premier Dungeon & Dragons on y observe l’influence jeu de plateau puisque ce jeu de rôle se jouait avec un plateau et des figurines. À la fin des années 1980, on retrouve ce même mélange avec HeroQuest, un jeu de plateau centré sur l’exploration d’un donjon qui intègre la notion de jeu de rôle (un personnage, une classe, des attaques spéciales, un système de progression), mais dans lequel tout est simplifié avec, notamment, un focus sur le combat et sur l’exploration.

Et puis bien sûr vient ensuite l’apparition des jeux de société dits “modernes”, vulgarisés en jeux de plateau par la communauté qui les pratiquent. On citera alors des classiques : Carcassonne, Les Aventuriers du Rail, Catane qui à sa création offrait un jeu de gestion avec management de ressources alors franchement détonnant, Dominion (premier deck building qui en vérité se joue avec des cartes et non un plateau…), des jeux coopératifs comme Horreur à Arkham et puis encore Pandemic.

Distinguons aussi les univers qui servent à bâtir les scénarios des jeux de plateaux avec deux grands genres : la fantaisie d’un côté et la SF de l’autre avec des jeux inspirés de Star Wars, mais aussi d’autres encore dans le style de Warhammer 40K, Dune, Mad Max (Le Survivant, Kero)…

D’inspiration en inspiration, le jeu de plateau fait des petits

Le jeu de plateau a donc des fondateurs historiques qui, d’année en année, plantent des graines.

Bien sûr, Risk est la principale influence des jeux de tactique qui se déroulent sur une carte, il a inspiré des jeux comme Runewars, Root ou encore Smallworld.

Hero Quest est le premier dungeon crawler, il a planté la graine Descent et peut être de Gloomhaven (qui se jouent cependant sans meneur de jeu).

Le premier deck builder (Dominion) a quant à lui inspiré Clank! et The Hunger.

On peut également citer des jeux de guerre qui ont inspiré des jeux de bataille à l’image de Mémoire 44 ou Battlelore.

Version jeux de gestion de ressource, Catane aura inspiré des jeux plus poussés comme Takenoko, mais aussi Dune Imperium qui associe deck building et gestion.

On pourrait citer mille et une références, déclinaisons et inspirations ! En tous les cas, le constat est là, les jeux que l’on range sous la dénomination jeux de plateaux mélangent allégrement les genres et les styles pour, finalement, récupérer les mécaniques de base des fondateurs.