J'accepte

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous devez accepter l’utilisation et l'écriture de Cookies sur votre appareil connecté. Ces Cookies (petits fichiers texte) permettent de suivre votre navigation, actualiser votre panier, vous reconnaitre lors de votre prochaine visite et sécuriser votre connexion.

The Battle for Ramadi : assaut en solitaire contre Daech

Sommaire

De quoi ça parle ?

The Battle for Ramadi est un jeu en solitaire publié par Tiny Battle Publishing dont le sujet est la première victoire significative du gouvernement irakien et de ses alliés sur l’État islamique en Irak et au Levant lors de la seconde guerre civile irakienne (2014-2017), à savoir la reconquête de la ville de Ramadi en décembre 2015. Tout autant militaire que politique, cette victoire ouvre la porte à la reprise de Falloujah (2016) puis de Mossoul (2017). Ici, vous incarnez les Forces de Sécurité Irakiennes (ISF) et leurs alliés (milices sunnites et forces aériennes de la Coalition), soit 15000 soldats, face aux 1500 djihadistes de l’État islamique. Le rapport de force semble sans appel et pourtant les combats dureront une semaine et seront acharnés, l’environnement urbain offrant à Daesh un terrain idéal pour mener embuscades, contre-attaques et attaques kamikazes.


The Battle for Ramadi 

L’infanterie reste la reine du combat urbain,
mais les soutiens sont indispensables pour
emporter la victoire

 

Dans ce jeu, vous devrez éradiquer la présence terroriste pour une victoire militaire et reconquérir le quartier gouvernemental pour une victoire politique, tout en évitant les victimes parmi les civils, pris en otages par milliers par Daesh. La planification méthodique des assauts et l’allocation ciblée du soutien de la Coalition seront les clés de la victoire. Comme tous les jeux de Tiny Battle Publishing, The Battle for Ramadi est vendu sous ziplock et le matériel est constitué de deux plateaux de jeu en papier souple (la carte de Ramadi et un plateau pour organiser les soutiens de l’ISF), 88 gros pions et un livret de règles, le tout agrémenté de graphismes agréables.

De la milice aux Forces spéciales

Les pions de l’ISF représentent la variété des troupes à votre disposition et indiquent chacun un facteur de force: unités du contre-terrorisme, infanterie mécanisée, infanterie, police fédérale, bataillons d’urgence, milices sunnites. Au début du jeu, toutes ces unités sont placées aux accès ouest, nord et sud de la ville. Les supports sont placés sur le plateau de soutien, affectés chacun à une zone d’accès et donc disponibles en soutien des troupes concernées. Ces soutiens consistent en des blindés, de l’artillerie, des conseillers des Forces spéciales US, des unités de déminage et des soutiens aériens de la Coalition (bombardiers et drones). Des pions Opération servent à indiquer quels hexagones urbains seront attaqués ce tour-ci, en sachant que le nombre d’assauts lancés est tiré aléatoirement et diminuera avec le temps, conséquence de l’épuisement des unités. En effet, les troupes vont devoir progresser dans la ville hexagone par hexagone en s’assurant de garder à chaque instant une ligne de sécurité les reliant à leur zone départ, ligne par laquelle pourront arriver les renforts.


The Battle for Ramadi 

Les Forces de sécurité irakienne (ISF) et leurs
alliés ont réussi à couper la ville en deux

L’ISF ne peut avoir que deux pions troupes, un soutien au sol et un soutien aérien par hexagone et devra décider quelle unité placer en pointe de l’assaut, sachant que c'est elle qui prendra les pertes la première, si  s’il y a lieu. Pour chaque hexagone visé, les facteurs de combat sont additionnés, on y retranche une valeur correspondant au terrain et on y ajoute la valeur d’un D6. En face, les forces des djihadistes sont issues de trois pools et tirées aléatoirement : les IEDs, les combattants et enfin les « unités spéciales » de Daech, à savoir : chef de guerre, combattants étrangers fanatiques, kamikazes à vestes explosives, véhicules piégés, missiles air-sol, contre-attaque ou encore boucliers humains de civils. Quelle panoplie ! Là aussi les facteurs de combat de chaque pion sont additionnés, certains annulant tout simplement les facteurs de combat de certaines unités de l’ISF (missile air-sol contre soutien aérien par ex.), et on y ajoute un D6. Les deux valeurs finales sont comparées et si la différence est en faveur de Daech les unités de l’ISF sont éliminées (mais pas les soutiens) attribuant des points de victoire aux djihadistes et empêchant l’ISF de contrôler l’hexagone visé. Si la différence est en faveur de l’ISF, les unités avancent dans la zone nouvellement contrôlée, mais un dé est lancé pour déterminer si ces dernières subissent une perte suivant le différentiel obtenu lors du résultat du combat précédent. L’ISF gagne un PV pour chaque hexagone de ville contrôlé, pour chaque chef de guerre djihadiste éliminé, pour chaque contre-attaque repoussée et cinq PVs pour chaque point clé de la ville contrôlé (le palais de justice, le stade, la grande mosquée, le secteur gouvernemental, l’hôpital et la gare).

 
The Battle for Ramadi

Le dernier carré de fanatiques vendra cher sa
peau dans le quartier de la Grande Mosquée

 

Daech gagne un PV pour chaque assaut de l’ISF repoussé, pour chaque attaque aérienne annulée, chaque fois que des civils sont tués, pour chaque perte infligée à l’ISF ainsi que pour chaque contre-attaque réussie. En effet, comme vu plus haut, Daech peut lancer une contre-attaque par tour si ce pion est pioché, ce qui lui permet de reprendre d’office un hexagone contrôlé, mais non protégé par l’ISF. Au bout de dix tours, les scores sont comparés et l’ISF l’emporte si son total de points est supérieur et si le quartier gouvernemental est contrôlé.

Conflit asymétrique

Nous avons donc là un jeu simple qui simule plutôt bien la problématique des conflits asymétriques en milieu urbain. Le joueur doit s’enfoncer au cœur de la ville tout en protégeant une ligne de sécurité sous peine de voir ses unités en pointe devenir isolées et affaiblies. Les interactions entre les unités et les soutiens sont bien vues et modélisées élégamment, ce qui apporte du chrome et des nuances fines au jeu. Des choix cruciaux doivent être faits quant aux troupes qui vont diriger l’assaut : allez-vous envoyer vos troupes d’élite en avant afin de percer les défenses ennemies ou allez-vous les garder en second rideau afin de protéger les zones conquises ? Il en va de même pour vos soutiens aériens, que vous devrez employer au moment le plus juste afin de faire pencher la décision du bon côté.

 

 The Battle for Ramadi

Suite aux frappes aériennes ciblées, les forces
spéciales irakiennes passent à l’attaque contre
les combattants de Daesh

 

La victoire n’est vraiment pas aisée et Battle for Ramadi offre un challenge ludique intéressant procurant une heure de jeu intense. Le livret de règles de 18 pages est dédié pour moitié aux notes de conception et à un rappel historique qui permet d’y voir plus clair dans des événements dont nous ne connaissons que peu d’éléments alors que ces conflits sont restés à la une de nos journaux pendant plusieurs années. Les sept pages de règles sont quant à elles ordonnées suivant la séquence de jeu si bien qu'appréhender le système est vraiment aisé. Une aide de jeu se trouve au dos de ce livret, ce qui permet de s’y reporter facilement.

L’auteur, Jay Ward, a créé deux autres jeux sur le même système solo. C’est donc un bon investissement-temps, dans la mesure où vous pourrez explorer avec les mêmes règles la guerre du Vietnam ou les bocages normands en 1944. En effet, dans The Battle of Hue ! vous tenterez de contrôler les forces des États-Unis et de leurs alliés dans leur lutte pour arracher le contrôle de Hue à l'armée nord-vietnamienne et aux vietcongs. Et si vous vous lancez dans Stout Hearts vous devrez diriger votre brigade à travers le bocage normand, oui car deux mois après le Jour J, les forces allemandes contrôlent toujours l’arrière-pays normand.

 

Fiche technique :

                Auteur : Jay Ward
                Éditeur : Tiny Battle Publishing
                Pour 1 joueur, de 12 ans et plus
                Durée usuelle d'une partie : 60 à 120 min
Categories: Wargame
Grognard wargamer toujours prêt pour une partie.